Enfin , pour fêter l'amitié et les rires
Cherchons ce verre sous la tonnelle du plaisir
Et laissons le tempérament quelque peu minéral
Des gens qui entendent à la boisson tout l'esprit du mal,
Ignorant ce mélange de fruits distillés,
Vieillis en fût de chêne de rainsins fermentés
Qui vous transporte le visage et le corps
Dans le sommeil de l'ivresse gorgée d'or.
Par le jeu de la gourmandise, offrir à son prochain
Avec grande générosité ;le jus le plus divin,
Qui fait qu'un gentihomme après consommation
Sait, par la raison sauver son émotion.
Certain reproche à la terre ses vertus,
Ignorant toutes préparations médicinales obtenues,
Ne gardant que du fruit, le sirop
Sucré et pulpeux inondant les noyaux.
Laissons pâlir les buveurs d'eau!
Et prenons plaisir avec les végétaux.
La sagesse fait grise mine sur son sort,
Au lieu de vivre toute passion qui ravit le corps.
Même si l'eau est féminine et le vin bien masculin,
De mélanger ces deux breuvages afin de n'en faire qu'un,
Pour unir les désirs les plus coupables,
Serait le crime le plus odieux des arts de la table!
Mais, laissez moi vous dire un breuvage
Dont les efforts du labeur de l'égrappage,
En rien comparable au miracle du miel,
Engendre le mariage de la terre et du ciel.
Pensez à cette plaine maculée de vignes,
Au cépage torturé mais digne,
A ce sang en grappes suspendues,
Ramifiées de fruits sensuels et charnus,
A cette robe rouge cardinal
Que vos yeux lentement avalent,
A ce bouquet de parfum volatile,
Aux substances solaires et fragiles.
Buvons maintenant à la chaleur du terroir,
A la vérité des hommes née du pressoir.
Grâce soit rendue à Bacchus et tous les anges,
Le coeur de la nature bât pour les vendanges.